Petit soucis avec le Soleil... [PV: Damon][TERMINE]

J’étais assise sur le bar et je regardais l’étendu des dégâts… Je n’avais vraiment pas loupé mon coup. Il fallait dire que ça faisait un très long moment que je n’avais pas fait un tel carnage. Les évènements récents ne m’avaient pas permis de m’amuser, et je passais beaucoup de temps en compagnie de Damon, compagnie forte agréable que j’appréciais sincèrement. Malheureusement, je ne savais pas si c’était réciproque. Le plus grand problème des menteurs, et d’avoir peur qu’on nous mente à notre tour. Je ne savais guère quand je pouvais faire confiance, je ne savais pas quand on me mentait ou non. On dit souvent que les bons menteurs reconnait ses semblables, mais certains sont si bon, qu’il est réellement difficile de discerner leur véritable visage, et ma méfiance envers ceux qui m’entourait ne m’aidait en rien.

Au plus profond de mon cœur, j’espérais que Damon était sincère, que je n’étais pas qu’un simple jeu, que j’étais réellement son amie. Je ne savais aucunement pourquoi je l’espérais, je n’avais jamais eu besoin d’une épaule sur laquelle pleurer, une oreille attentive pour m’écouter, une personne sur qui compter, jusqu’à présent. Je ne savais pas si c’était une bonne chose ou non, il est tellement plus simple de souffrir lorsque nous apprécions quelqu’un, que lorsque nous sommes seuls. Il était vrai que j’avais également le droit à l’amitié de Harper, mais c’était encore un autre sentiment, une amitié plus fraternel existait entre nous, il était le frère dont j’avais besoin, celui qui me conseillait, celui à qui je pouvais tenir tête, et embêter continuellement comme dans chaque fratrie. Quant à Damon, c’était différent, quoiqu’il dise je voulais l’écouter, et malgré mes paroles qui le contredisent, je finissais toujours par faire ce qu’il me disait, ou ne pas faire ce qui m’interdisait. Je m’amuse également à le taquiner, mais ce n’était pas la même chose.

Quoiqu’il dise, quoiqu’il fasse, je ne lui en voulais jamais, alors qu’il m’arrivait de faire la tête à celui que je considérais comme frère. J’ignorais tout bonnement pourquoi j’étais ainsi avec Damon, était-ce parce qu’il m’avait sauvé la vie ? Je ne pouvais répondre à la question. Et il était arrivé une chose étrange également, je m’étais confronté à chasseur de vampire qui le cherchait, et je ne lui avais rien dit au sujet de mon ami… Preuve que je l’appréciais avec sincérité. On me reprochait souvent mes sentiments extrêmes : soi j’aimais, soi je détestais. Il n’y avait pas de juste milieu avec moi, je protégeais, ou je trahissais… C’était là ce qui me rendait le plus fragiles, je ne supportais pas qu’on s’en prenne à ceux que j’aime, car ils étaient rares…

Sur ces pensées douces, délicates et surtout compliquées, je retournais à la réalité actuelle : ma présence dans un bar de Meaux. Je contemplais les nombreux cadavres qui étaient allongés sur le sol. Chacun avait un trou béant au niveau du cou, non pas provoqué par une morsure de vampire, mais un coup de couteau. Je ne pouvais pas les mordre, une douzaine de cadavres avec la marque de dents ne passeraient pas inaperçu… Il fallait que je me fasse un minimum discrète pour ne pas avoir le conseil sur le dos. La scène passerait pour le crime d’un psychopathe avec la folie de tuer tout le monde avec un coup de poignard dans le cou. Et puis, ce n’était pas parce que je ne mordais pas, que le sang était moins bon, ça avait le même goût… C’était moins drôle certes, mais ça avait la même saveur sucré…

Je descendis du comptoir et m’apprêtais à sortir. Malgré les litres de sang étalé sur le sol, pas le moindre instant je tressaillis en laissant revenir mon côté vampire, avec le fameux repas que je m’étais fait, j’en étais tout bonnement incapable, j’étais rassasiée… C’était agréable que de se faire un petit buffet à volonté de temps à autre… Bon, il était vrai que certains s’étaient vidés de leur sang, sans que j’en boive une gorgée, mais je ne pouvais pas laisser des témoins, ça aurait été très irresponsable de ma part. Je souris en regardant une dernière fois l’intérieur du bar qui était ensanglanté et puis ouvris la porte. Ma main sur la poignée me fit alors atrocement mal et je refermais violemment la porte, et regardais mes doigts meurtris et brûlés. Les plais rouges reprirent doucement la couleur de ma peau légèrement hâlée. Je regardais alors par la fenêtre, et je remarquais le ciel bleu azur, et les rayons du Soleil glisser parmi le feuillage des quelques arbres présents.

Je tirai alors une chaise vers moi et puis me laissai tomber dessus. Il devait faire gris toute la journée… Il ne fallait vraiment jamais se fier à ce que nous racontait la météo. Ça pouvait nous mettre dans des situations exaspérantes. J’aurais sans doute mieux faire de surveiller plus attentivement le ciel : erreur à ne plus commettre dans l’avenir. Je n’allais tout de même pas rester ici jusqu’à la tombée de la nuit, et si un nouveau client arrivait –chose rare car le bar n’était pas très réputé -, je serais obligée de rajouter des morts à ma liste. Ce n’était pas que ça me dérangeait, mais ça risquait de déranger le conseil s’il découvrait le poteau rose.

Soupirant et cherchant une solution, j’aurais souhaité afficher le panneau « fermé » devant la porte… Sauf qu’il était du mauvais côté, je ne prendrais pas le risque de me brûler une nouvelle fois. Que pouvais-je bien faire ? Je réfléchissais toujours à une solution pour rentrer, et puis je pensais que peut être Damon aurait la gentillesse de venir me chercher… Peut être… Au pire, je me prendrais un « non », et je chercherais une nouvelle solution, j’avais toute la journée pour avoir une idée qui fonctionnerait. Je me levais donc et commençais à faire les cents pas. Pardon ?! Pensai-je soudainement. Je n’étais pas sûre de vouloir demander un service ?! C’était le comble du comble… La situation commençait réellement à devenir incompréhensible. J’attrapais alors mon téléphone dans ma poche pour appeler Damon, et puis quelqu’un me saisit la cheville et je m’étalais de tout mon long sur le sol du bar. Aïe… Je me relevais et puis vis mon téléphone baignant dans une flaque de sang. Le pauvre, il en avait vu de toutes les couleurs, surtout du rouge. Je me tournais ensuite vers le scrapate qui m’implorait de ne pas le tuer. Je l’avais mal tué celui là… Bon, j’allais régler ce problème. Je m’accroupis à sa hauteur et puis lui craquait les cervicales. Je récupérais mon portable et le nettoyait avec la veste d’un mort, avant de tendre l’oreille pour être sûre que personne n’était encore vie. Il n’y avait plus aucun son de cœur battant, cette fois-ci, il n’y avait vraiment que des morts : c’était rassurant.

Téléphone en main j’appelais cette fois-ci Damon, sans trébucher, sans tomber. Debout sur mes deux pieds ! J’attendais donc qu’il décroche en m’asseyant sur une table, et en posant mes pieds sur une chaise. Heureusement qu’en tombant, j’étais tombée sur l’une des parties du sol restée propre. Ça devait être le seul coup de chance, ah si ! Il y avait aussi le fait que mon portable est survécu à son bain de sang. Soudainement, quelqu’un décrocha. Je souris en entendant le son de la voix de mon ami vampire.

- Bonjour Damon… J’aurais besoin d’un petit, tout petit service. Court moment de silence de ma part, pendant qu’il déclarait que tout dépendait de la nature du service. Je t’assure que ce n’était pas volontaire… Mais il était censé faire gris toute la journée et…

Il m’arrêta alors nettement, et me demanda où j’étais. Je me sentais à cet instant très intelligente… Enfin, ce n’était pas très grâve ! Je lui donnais l’adresse exacte du bar, tout en lui demandant de me ramener une veste, parce que j’étais juste en débardeur. Il fallait que je songe à m’habiller de façon plus chaude par ce temps, je ne passais pas forcément inaperçu aux yeux des scrapates, quand j’étais habillée de façon estival en ce début de mois d’octobre. Damon me salua, et raccrocha. Je remis mon téléphone dans la poche de mon jean et attendais patiemment sa venue.

Alors que la porte s’ouvrait, j’avais un verre de bourbon à la main, ce n’était autre que Damon. Il regarda dans la salle et puis posa les yeux sur moi. Je lui fis un simple sourire avant d’aller à sa hauteur tout en faisant attention de n’écraser personne, ça serait dommage d’aggraver leur cas quand même… Une fois à sa hauteur, je lui souris de nouveau et puis remarquais que je n’étais vraiment pas loin de lui… Je dis alors sur un ton naturel pour oublier cette proximité involontaire :

- Bah quoi ? Je me suis un tout petit peu amusée… Un tout petit peu… Mais merci d’être venu…

Il fit son fameux sourire en coin, avant de déclarer qu’il n’aurait aucunement manqué l’occasion de me voir avoir besoin d’aide. Je fis alors une moue, et il me tendit l’une de mes vestes et mon ombrelle vénitienne. Je récupérai mes affaires, toujours une moue dessiner sur le visage, alors qu’il affichait un sourire quelque peu triomphant. Il ouvrit ensuite la porte du bar et sortis en premier. Quant à moi, je fixais l’extérieur en soleillé, toujours protéger des rayons lumineux. La voiture était juste devant, et il ouvrit la portière du côté passager. Je mis ma veste, ouvris l’ombrelle et pris une grande inspiration avant de sortir rapidement du bar pour aller me réfugier derrière les vitres teintées de sa voiture. A peine avais-je été assise, qu’il referma la portière, c’était ce qu’on appelait de la coordination… Je regardais un instant mes mains de nouveaux brûlées avec légèreté, tout comme mes joues quelques peu rougis dans le reflet rétroviseur. Ce n’était pas que ça faisait mal, mais un peu quand même.

Damon prit place du côté conducteur, et me demanda si tout allait bien. J’hochai la tête en regardant ma peau guérir, et il déclara qu’il n’aurait pas alors le plaisir de m’aider une nouvelle fois. Je soupirais, et il démarra la voiture en direction de La Pomponne. Vraiment, ma relation avec lui était difficilement cernable, je ne la comprenais pas, mais je l’appréciais… J’y réfléchis tout le long du trajet qui ne fut pas bien long. Une fois devant le garage, la voiture arrêté, je descendis en même temps que Damon et rentrais dans la maison. Je posais l’ombrelle à l’entrée avec les parapluies, ma veste sur le porte manteau et allait dans le salon dans une fenêtre pour regarder l’extérieur. J’étais suivie de Damon. Je me retournais vers lui, et il alla s’asseoir sur le canapé pour reprendre la lecture d’un livre, et je me décidais à la rejoindre.

- Que lis-tu ?

Il me répondit et je m’assis à côté de lui, avant de m’allonger en posant ma tête sur ses genoux comme j’en avais pris l’habitude ces derniers temps. Si je le gênais, il ne se ferait pas prier pour me le dire, et s’il me le disait, ça ne m’empêcherait pas de tenter de rester. Sa compagnie agréable et chaleureuse à mon cœur, enivrais celui-ci à chaque instant : Douce sensation, mais compliquée à comprendre. Pourtant je la savourais malgré tout. Je gardais donc le silence pendant qu’il lisait, et me reposais paisiblement, la tête posée sur ses genoux.

- Hm... je vais prendre celle là, elle me plait bien ! Dis-je en souriant et en sortant ma carte de credit, je peux la prendre imédiatement ? je suis venu a pied exprès...

Le vendeur me regarda avec de grans yeux puis hocha la tête affirmativement, il est vrai que je suppose que peu de monde achetaient des voitures comme on achette une baguette de pain... mais j'avais assez d'argent et assez vécu pour me permetre ça, c'était un des petits plaisir de la vie que de rouler dans une belle voiture. Surtout que ce n'était pas n'importe quelle voiture... c'était une voiture anglaise, une Aston Martin. Bien évidement je l'avais pris avec les vitres teintés, a présent que je vivais avec Sulpicia c'était indispensable... Bien évidement j'aurais aussi pus au lieu d'acheter une nouvelle voiture, simplement changer les vitres de mes autres merveilles mais pourquoi se priver d'une occasion de changer ?
Je repartis donc au volant de ma belle Aston Martin noir et décidais d'aller faire un petit tour a la campagne afin de jouer un peu avec - et oui nous étions dans un pays où les vitesses étaient limités et malheureusement tout le monde ne survivait pas a un accident a plus de 130 km.
Tout en conduisant afin de m'éloigner de la ville je sentis mon téléphone portable vibrer, je le pris alors a la main et repondis, c'était Sulpicia... Elle m'annonçait qu'elle avait besoin d'un petit service...

- ça dépend du service en question...

Elle expliqua alors que ce n'était pas de sa faute et que ce matin il ne faisait pas beau... je baissais alors la vitre de ma voiture et vit le soleil briller dans le ciel... j'avais ma petite idée sur la raison de son appel...

- Où es-tu ?

Elle me donna l'adresse exacte et me demanda une veste... je fis donc demi-tour et me dirigeais en direction de la maison afin de prendre la veste demandée, je pris également une ombrelle, elle pourrait être utile... finalement mon nouvel achat était une assez bonne idée de ma part...
Une fois arrivé devant le bar j'ouvris la porte et vis Sulpicia assise sur le bar entrain de boire un verre, je regardais la pièce... du sang, des cadavres démembrés ou égorgés jonchaient le sol... dans le fond on aurait presque pus prendre ça en photo: c'était du grand art... elle vint a ma hauteur et annonça qu'elle s'était simplement amusée, je lui souris alors et elle me remercia...

- Jamais je n'aurais raté une occasion de te rendre service enfin ... Dis-je a nouveau en souriant

Elle fit la moue alors que je lui tendais sa veste et son ombrelle... elle détestait qu'on lui rende service et la voir avec cette mine boudeuse sur le visage me ravisait, j'étais un grand joueur et un grand enquiquineur, j'adorais faire le contraire de ce que l'on me disait et j'aimais par dessus tout faire ce qui embétait le plus les autres... il s'averait que chez Sulpicia c'était lui rendre service qui la désapointait: temps mieux !
J'ouvris alors la portière de la voiture et attendis qu'elle y monte, elle mis sa veste et ouvrit l'ombrelle puis courus rapidement dans la voiture, je refermais alors rapidement la portière derrière elle, fermais la porte du bar et tourna la petite pencarte vers "fermé" puis me dirigeais vers le côté conducteur de la voiture.
Nous roulâmes en silence, il faut dire que le bar qu'elle avait choisit n'était pas si loin que ça de la maison, une fois garé dans l'allée de garage nous descendîmes et rentrâmes, je décidais alors d'aller m'asseoir et de lire un peu, l'avantage quand on avait l'éternité pour soit c'était de pouvoir prendre son temps pour faire les choses et de pouvoir les remètre au lendemain, c'est pourquoi j'avais remis a demain de laver ma nouvelle voiture anglaise... J'ouvris alors le roman et començais ma lecture, Sulpicia m'interrogea alors sur le titre du roman que je lisais:

- Entretient avec un Vampire d'Anne Rice, c'est assez amusant de voir la vision qu'on les scrapates de notre monde...

Elle sourit puis s'allongea sur mes jambes... d'accord... je n'allais pas la repouser, ce n'était pas dans mes habitudes de mettre une demoiselle mal a l'aise, après tout j'étais un gentlemen...