Parce que je ne veux pas te perdre... [PV: Damon][TERMINE]

Il avançait et disparaissait doucement de mon champ de vision… Je le laissais partir, sans un mot, sans aucune expression dessiné sur le visage. Le peu de personne auxquelles je tenais, étaient-elles condamnées ? Pourquoi devais-je toujours voir ce que j’aimais partir et s’éloigner ? J’inspirai alors profondément et quittai la gare pour laisser ces pensées dans ce lieu et m’échapper. C’était ce que je recherchais, mais c’était vain. Cette sensation de solitude autrefois oublié, était revenue et m’abattait avec plus de force, qu’elle l’avait été durant mon enfance. Tout semblait s’effondrer sous mes yeux…

Je marchais d’un pas rapide, énergique et presque colérique vers la Pomponne. Mais toute cette colère n’était en aucun cas éprouvé pour Harper, elle m’était destinée. Tout ce qui arrivait était de ma faute, John me cherchait moi… Soudainement, je vis un panneau avec le nom de la ville où ce trouvait son caveau. Une idée me traversa l’esprit et je sentis alors ma respiration s’accélérer, je savais que si mon cœur battrait encore, mon pouls serait également devenu rapide. En me rendant à lui, peut être que je limiterais les dégâts. Je m’imaginais un court instant en face de lui encore une fois, mais l’image ne passait pas, je ne voulais pas recommencer, or je voulais protéger ceux que j’aimais. Et si je parvenais à le tuer, avant qu’il ne le fasse ? Il me faudrait sans doute un long mois pour élaborer un plan, pour être sûre de parvenir à la tuer, et en une trentaine de jours il pourrait s’attaquer à de nombreuses personnes. Marchant rapidement, je tentais aussi de calmer ma respiration… De calmer également toutes mes idées suicidaires pour trouver une idée plus ingénieuse pour protéger ceux qui m’entouraient. Je parviendrais peut être à tous les convaincre de partir ?

Sur ses pensées aussi sombres que la nuit, il se mit à pleuvoir. Mais je ne changeais pas pour autant ma cadence de marche, je marchais vite mais aussi vite que le ferait un scrapate… J’avais un simple gilet sur les épaules, je ne passais sans doute pas inaperçu, mais ça m’importait peu. A ce moment précis rien ne m’importait réellement. Je voulais juste rentrer à la maison, pour retrouver Damon et être sûre et certaine qu’il allait bien. Sur cette envie soudaine, je pris rapidement le pas vampirique et fus rapidement arrivée à la maison. Quelque peu essoufflée tout de même, mais j’étais devant la résidence Stanford. Devant le portail j’essayais de cacher mon inquiétude derrière un masque détendu et amusée : J’avais juste fait une bonne chasse… Je pris encore une grande bouffé d’air frais et humide. Je souris et puis franchis l’entrée du jardin pour aller ouvrir la porte de la maison.

A l’intérieur, j’eus quasiment l’impression que ma peau glacée brûlait par la chaleur qui se dégageait de la maison, mais c’était agréable. Retirant mes chaussures trempées, posant mon gilet tout aussi mouillé, je partis dans le salon où Damon buvait un verre de bourbon, un livre à la main. Je souris difficilement, mais faisais l’effort de le rendre convainquant. Je lui demandais brièvement comment il allait. Une fois qu’il eut répondu à la question, il me la retourna. Ça eut l’effet d’une violente décharge électrique, un violent retour à la réalité qui me disait de répondre : non.

- Bien sûr. J’ai bien dû tué quatre personnes aujourd’hui… Je me suis bien amusée et j’ai bien bu aussi. Répondis-je en souriant. Je vais me sécher un peu, redescendre faire mes devoirs, et sans doute aller me coucher après.

Je souris une nouvelle fois, et puis montai à l’étage pour accéder à la salle de bain. Durant ma courte prise de parole, ma voix semblait une octave plus haut… J’espérais qu’il n’avait rien remarqué. Ça me paraîtrait bien bizarre qu’il ne l’ait pas remarqué, mais bon, j’espérais quand même : ne sait-on jamais. De plus, après ce qui s'était passé entre Lilo, Sophia et moi, il y avait des chances qu'il me laisserait tranquille... Je ne savais pas, comment prendre le fait qu'il ne le remarque pas, ça m'arrangerait dans un sens, mais dans un autre ça me blesserait presque. Rentrant dans la salle de bain, je m’y enfermais et puis m’adossais à la porte pour me laisser glisser sur le sol. Je respirais calmement et tentais de penser à autre chose. Mais tout tournait au sujet de ce qui venait de se passer, ou sur le fait qu'il y avait la possibilité qu'il y avait plus qu'une amitié entre Damon et Sophia: Harper avait raison. Mais je réussis à retrouver un semblant de calme, je me relevais donc et pris une douche rapide. Je laissais doucement couler l’eau sur mon visage pendant un petit instant, me calmant ainsi d’avantage et puis sortis, pour mettre l’une de mes nuisette et par-dessus ma robe de chambre en satin noir.

Je descendis en bas avec mes affaires d’histoire scrapate. J’avais quelques questions à traité, et puis j’aurais fait ce que j’avais à faire pour le lendemain. Ça n’allait sans doute pas être très long, j’avais déjà fait ça quelques années auparavant. Je regagnais donc silencieusement le salon, m’assis à même le sol pour faire mes devoir sur la table basse. Damon semblait concentré dans sa lecture : il n’y aurait sans doute pas beaucoup d’échange de parole ce soir… ça m’arrangeait un peu, j’étais au moins sûre que le son de ma voix ne me trahirait pas, du moins plus maintenant. J’ouvris donc mon livre, sortis une feuille et mon critérium pour répondre à ses questions. Lisant les documents, mes pensées se tournaient souvent vers ce qui s’était passé cette soirée… Mais je tentais de me concentrer sur mon devoir. J’y arrivais à peu près bien… Sauf que ces questions devaient se faire en une quinzaine de minutes, et je l’avais fait en quarante cinq minutes, en cassant au moins une trentaine de fois la mine de mon crayon… ça faisait bien longtemps que je n’avais pas perdu ainsi mon sang froid…

Devoir terminé, je refermais le tout et puis laissais tomber ma tête dans mes bras sur la table basse. Ça allait sans doute être une très longue soirée… Je n’allais pas réussir à m’en dormir tout de suite, peut être même pas du tout ! Je laissais échapper un long soupire avant de me redresser et me tourner vers Damon qui avait toujours le nez dans son bouquin, mais l’air plus distrait. Il dit alors soudainement que si j’avais besoin d’aide, il aurait pu m’aider. Double sens ou pas? Comment parler, sans que ma voix déraille ? Je pris alors le ton le plus naturel possible pour répondre en souriant:

- Je pense que je peux me débrouiller toute seule… Je suis une grande fille.

Ça pouvait presque sonner vrai… Presque. Je vis ensuite son verre de bourbon vide posé à côté de moi, et déclarais qu’il m’avait donné envie de boire du bourbon avant d’aller dormir. Je me levais, tout en prenant son verre pour me servir. Une fois plein, je partis dans la cuisine pour vider le contenu du verre. Debout devant la fenêtre, je regardais le jardin silencieusement, toujours avec en semblant de calme. Je vis alors mon reflet dans ma vitre, et me trouvais à peu près convaincante, sauf que je me connaissais bien… Etait-il possible, que lui me connaisse de cette façon ? J’entendis soudainement le son de la voix de Damon me demander si j’allais bien: il était juste derrière. A cette question, je sentis tous mes muscles se contracter, dont ceux de ma main gauche qui brisa le verre. La douleur ardente des bouts de cristal dans ma main, ne me fit pas réagir. Je restais tendue, mais répondis affirmativement à sa question. Je repris ensuite le contrôle de mes muscles et décontractais ma main, laissant tomber des bouts de cristal dans l’évier. Je pris doucement les morceaux qui étaient restés dans ma peau, et nettoyais mon sang qui avait coulé partout avec une éponge. Sentant toujours le regard de Damon posé sur moi.

- ça va je t’ai dit… Et désolée pour le sang partout. Déclarai-je en continuant de retirer les tâches rouges sombres.

Je l’entendis alors m’interpeller calmement. Je me tournais alors vers lui en laissant l’éponge dans l’évier. Il réitéra sa question et je me retournais vers la fenêtre pour rincer et essorer l’éponge. Cacher derrière mes cheveux, je sentis soudainement les larmes couler le long de mes joues. Je me mordis la lèvre inférieur, lâchai ce que j’avais entre les mains et puis me retournais vers Damon et fis un non de la tête, me moquant finalement du fait qu'il accordait peut être plus d'importance à Sophia, et finis par quasiment oublier l'existence de celle-ci, elle était devenu un problème moins important aujourd'hui.

- Non… ça ne va pas. J’ai sauvé Harper… Il s’est fait torturer par John Randall… J’ai vu ce dernier, et je n’ai pas réussi à bouger en sa présence… Je suis juste restée cachée… Terrifiée par la peur… J’ai ensuite ramené du sang frais à Harper… Et je l’ai obligé à quitté le pays… Il l’a fait… Je m’arrêtais un court instant, et repris. S’il s’en prend à ceux que j’aime… Je veux que tu partes également…

Je pleurais de nouveau à chaudes larmes devant lui... Voulant rajouter que je n'appréciais guère la présence de Sophia à la maison... Tout ce que j’avais dit était sincère, mais les informations étaient incomplètes… Je ne voulais pas le perdre de façon définitive, l’éternité serait sans doute longue sans lui, mais elle serait assez longue pour je le revois au moins une fois. Mais je voulais également restée avec lui, pour profiter de sa compagnie, mais ça serait égoïste de ma part… Et je n’arrivais pas à l’être avec lui : sa sécurité, sa vie avant moi. Larmes coulant sur mon visage, respiration entre coupée, j’étais quelque perdue, et je luttais tant bien que mal pour rester sur mes deux jambes pour ne pas tomber par terre, et pleurer à genoux…

Une soirée bien calme que celle qui m'attendait encore une fois... ça faisait du bien de temps en temps, entre les discute de Sophia et Sulpicia, l'arrivée de Lilo dans la famille heureusement que Matthew était souvent abscent autrement j'aurais eu l'impression de vivre dans une maison de fou ! Je pris une grande inspiration et refermai Candide, ce livre était beaucoup trop court et beaucoup trop ennuyeux a mon goût... Cet imbécile me faisait penser a mon frère Yann, tout aussi généreux, naïf et manipulable... pathétique en y repensant... je me levais alors et me rendis dans la bibliothèque afin de ranger le livre puis reflechis a ma prochaine lecture... Je pourrais relire La Condition Humaine de Malraux... Quoi que je n'étais pas d'humeur a entendre parler de guerre aujourd'hui, je voulais un roman calme qui puisse me détendre après ces semaines mouvementées... je revis alors un ancien disque et me souvint de la fois où je l'avais acheté... C'était dans une des nombreuses lettres de mon tendre frère... Il avait pris l'habitude de m'en envoyer bien que je ne lui reponde jamais, je les retrouvais ensuite toute en tas dans notre propriétée non loin de Londres, chaque année il m'en envoyait une, j'avais même pris le temps de les lire mais toute fois je ne lui avais pas fait le plaisir de lui repondre... néanmoins il avait piqué ma curiosité en m'annonçant qu'un compositeur français que j'affectionnais beaucoup avait mis en musique les poèmes d'un grand homme que j'avais connu. J'étais alors revenus sur le sol français afin d'acheter de cd et l'avait écouter tout de suite, ces mélodies douces a mes oreilles et simplement au piano et cette voix cristaline chantant ce que j'avais pendant des années lu et relu: Les Fleurs du Mal.
Je m'étais sans m'en rendre compte fait transporté par mes pensées et me retrouvais a présent avec le disque dans les mains tant de souvenir... mais helas je n'avais plus de tourne disque, je le rangeais a nouveau donc et vis tomber un de mes premiers journaux, sur la couverture était écrit 1560... l'année où je m'étais fais transformé si mes souvenirs étaient bon... une fois tout les 10 ans je prennais le temps de noter ce qui m'était arrivé d'important durant les 10 années passées où je n'avais rien écrit, tenir un journal tout les jours aurait été trop compliqué, je n'aurais jamais pus tout stocker, j'ai donc choisis d'écrire a periode régulière et les choses les plus importantes. J'attrapais alors le volume et commençais ma lecutre: mon dieu ce que j'écrivais mal ! Ca ne m'étonnais pas que personne ne voulait les lire, il étaient écrit en latin et bien souvent très mal écrit d'ailleurs, je n'avais jamais eu une belle écriture lisible et agréable a voir, la mienne était difforme irregulière et simple.
Je me servis un verre de Bourbon en revenant dans le salon et entamais ma lecture, me replongeant dans mes pensées d'autrefois.
C'est a la quasi toute fin de mon volume de 1570 que Sulpicia arriva enfin, elle me sourit et me demanda comment j'allais, je repondis puis lui retournais la question... Je levais rapidement les yeux vers elle, elle n'avait pas l'air d'aller aussi bien qu'elle le disait, chacun de ses mots semblaient maitrisé avec soin et chercher afin de dégager une impression de naturel que malheureusement sa voix avait trahit et qui m'avait mit la puce a l'oreille, néanmoins si elle ne voulait pas m'en parler c'était son droit, je replongeais dans mon livre tout naturellement et retournais a mes premières années de vampire. Lorsqu'elle monta a l'étage pour prendre une douche et commencer ses devoirs je me rendis dans la bibliothèque afin de prendre la decénie suivant. Elle redescendit après que je sois revenue dans le salon et commença ses devoirs, même en travaillant elle semblait de mauvaise humeur, elle ronchonnait, cassait souvent la mine de son cryterium et s'y reprennait a plusieurs fois pour former sur le papier des phrases lisible et comprehensible... on aurait tout bonnement dit moi lorsque j'étais énervé. Elle fini son devoirs lorsque je fus a l'année 1576 elle soupira alors...

- Si tu avais besoin, j'aurais pus aider...

Qu'elle le prenne comme une proposition d'aide pour ses devoirs ou comme une réel proposition d'aide a son problème qu'elle essayait de cacher cela m'importait peu, elle en ferait ce qu'elle voulait après tout, elle repondit d'ailleurs qu'elle était une grande fille... Pour faire ses devoirs oui mais pour ce qui est des problèmes tout le monde a besoin d'aide, je ne pus m'empecher de rester sur cette pensée... Elle se leva pour aller chercher un verre de bourbon et se rendit a la cuisine... Si elle était réellement comme moi elle n'admeterait jamais avoir besoin d'aide pour aller mieux... je soupirais puis fermais mon volume et me levais afin d'aller la rejoindre:

- ça va ? La questionnais-je encore une fois.

Elle brisa alors son verre... visiblement elle avait vraiment du mal... je ne savais pas ce qui lui était arrivé pendant qu'elle était partie chasser mais en tout cas cet evennement l'avait beaucoup affecter, elle repondit néanmoins affirmativement. Elle ne tenait visiblement réellement pas a ce que je l'aide... D'ordinaire j'aurais probablement haussé les épaules et aurais pensé que si elle ne voulait pas de mon aide c'était temps pis pour elle, j'aurai d'ailleurs réagit comme sa pour presque tout le monde, je n'étais pas du genre a jouer les gentil et a vouloir absolument aider les autres... mais je ne savais quelle force me poussait a continuer, a insister... Je reiterai ma question encore une fois, elle se tourna comme pour eviter de me faire face... mais même étant de dos je pouvais sentir son masque doucement tomber et se briser en morceau et c'est alors qu'elle se tourna vers moi, elle se mordait la lèvre et on pouvait voir sur son visage qu'une larme avait coulée... elle m'expliqua alors qu'elle avait quitter Harper, a ce nom je me souvins des passages du journal le concernant, il était son meilleur ami, l'un des rares a l'apprécier réellement et il avait été mis en danger, avait été torturé par John Randall, celui qui avait attaqué Sulpicia que j'avais moi même sauvé puis lorsqu'elle termina sa phrase je restais sans voix... elle souhaitait que je parte afin qu'il ne m'arrive rien... c'était la première fois depuis que nous nous connaissions qu'elle montrait des sentiments réel a mon égards par des mots, ce n'était plus des gestes discrets que je pouvais penser être le fruit de mon imagination ou un désir que je voyais partout car je le souhaitais réellement... c'était de réel phrases, mots et surtout sentiments... Elle pleurait maintenant a chaude larme et je restais béa, stupidement debout devant elle ne sachant réellement que dire... je n'avais jamais été doué pour les relations avec les autres ou pour réconforter ou même pour m'exprimer d'ailleurs, bien souvent je fuyais les sentiments... je n'avais plus de famille, ou du moins c'est ce que j'avais pensé pendant de nombreuses années et je n'avais que très peu d'amis... Elle releva le visage vers moi ses yeux plein de larme et ce fut plus fort que moi, comme si c'était tout ce que j'avais voulu faire depuis qu'elle était rentrée, je m'avançais vers elle et la pris dans mes bras. Elle s'y blotit puis continua de pleurer. Je me hasardais même a déposer un baiser sur son front, temps pis si elle se moquait de moi et qu'elle faisait semblant ! Au diable mes principes et ma raison... j'avais d'ailleurs l'impression qu'en cet instant mon coeur avait réussi a rater un battement en la prennant dans mes bras.
Je me détachais doucement d'elle et essuyais les larmes qui perlaient sur ses joues:

- Je suis désolé mais je ne partirais pas, je ne te laisserais pas seule contre lui. Je resterais afin de moi aussi proteger ceux que j'aime.