Courir alors qu’on en a plus la force, courir pour survivre… Voila ce que je faisais depuis un lapse de temps qui me semblait durer une éternité. Ballerines plates aux pieds, slim noir et débardeur violet, on se dit qu’on aurait pu faire plus discret… Mon cœur battait également la chamade, laissant ainsi au suceur de sang m’entendre plus facilement. Je regardais autour de moi, pour trouver un chemin qui me mènerait à une place occupée par d’autre mortel, mais je me retrouvais alors face à mon poursuivant qui avait un sourire sur les lèvres. Je me réveillais soudainement… Les yeux grands ouverts, je sentis une présence derrière moi et me redressais vivement pour regarder dans la chambre : personne. Commençai-je à devenir paranoïaque ? Sans doute un peu.
Je voulus me recoucher, lorsque j’entendis le bruit de pas dans le couloir. J’étais allée à Paris aujourd’hui, était-il possible que ça soit John ? M’aurait-il vu quand j’étais sortie ? Je sortis alors silencieusement du lit et ouvris doucement la porte pour regarder s’il l’était là. Mais il n’y avait personne… Je me décidais tout de même de faire le tour de la maison, il était possible que la petite Lilo cherchait son tuteur légal qui était parti étancher ça soif vampirique. Je marchais donc silencieusement vers la chambre de la dernière résidente et la vis dans son lit paisiblement endormie. Je refermais la porte et partis me faire une petite balade dans toute la demeure.
Il aurait sans doute été préférable de rester sagement dans sa chambre, mais s’il y avait vraiment quelqu’un, il serait convenable de l’accueillir comme il se le devait. Je visitais chaque pièce, et ne rencontrais jamais personne. J’étais pourtant persuadé d’avoir senti et entendu quelqu’un… Tout ce que j’espérais, c’était que ça ne soit pas John, finalement la sortie à Paris n’était peut être pas une bonne idée… D’un pas toujours peu rassurer, je descendis au rez-de-chaussée et sentis une nouvelle fois quelqu’un passé derrière et me tournais, mais ne vis toujours personne.
- Cher colocataire… Si c’est toi, ce n’est pas drôle… Je suis sérieuse… Ce n’est vraiment pas drôle.
Je n’eus le droit à aucune réponse… Je n’avais aucunement l’envie de donner le nom de mon ami, parce que s’il s’agissait vraiment de mon ami le chasseur de vampire, il n’allait sans doute pas être très content de savoir que je lui avais menti, même s’il semblait déjà le savoir. Mais c’était pour éviter d’empirer ma situation quoi… Toujours très rassurée, je continuais mon petit tour de propriétaire à la recherche la personne qui s’amusait à se cacher. Sinon… C’était que je devenais vraiment folle et paranoïaque. Etait-il possible qu’un vampire devienne fou ? J’allais sans doute être la réponse à la question.
Après une vingtaine de minutes à faire le tour de la maison en regardant dans toutes les pièces, je me décidais d’arrêter de tourner en rond. Ça ne servait à rien… Je tendis alors l’oreille pour chercher s’il y avait un autre être vivant que ceux qui vivaient là. Je me concentrais et n’entendis aucun cœur étranger… Je devenais effectivement folle… J’avais peur pour rien, et sentais des présences inexistantes, n’est-ce pas magnifique ? Mais au moment où je m’étais décidée à remonter, j’entendis la poignée de la porte d’entrée s’abaisser. Je fixais alors l’entrée sans bouger.
La porte s’ouvrit doucement, et je regardais toujours dans la même direction. Je reconnus soudainement Damon et fus incapable de contrôler mes actes. Je vins rapidement en face de lui et l’enlaçai soulagé qu’il s’agisse de lui. Quant à lui, il fut surpris de ce geste incontrôlé et avait levé les bras ne sachant que faire. Je retirais mon étreinte tout en reculant. Là oui… Je me sentais très intelligente. Il m’interrogea du regard et j’ignorai la question informulée. Je ne savais pas trop quoi répondre en même temps. Et en voyant que je ne comptais pas donner de réponse, il me demanda verbalement ce qui se passait, et pourquoi il avait eu le droit à ce câlin. Oh, bah parce que je deviens parano et folle… Et je suis contente de te voir. Pensais-je.
- Je suis contente que tu sois rentrer. Me contentai-je de dire en souriant.
Je lui tournais le dos et puis retournais dans la chambre. Je l’entendis fermer la porter et monter à son tour. Etrangement, après qu’il soit arrivé, j’eus l’impression que la présence – sans doute inexistante – avait disparu… Bon, apparemment la présence de Damon m’était plus que rassurante, j’étais moins parano quand il était là ! Aïe… Je ne tournais vraiment pas rond depuis l’attaque de John… Je cessais de penser à ce chasseur de vampire et retournais m’allonger dans mon lit, pendant que Damon partit se changer.
Pendant que j’étais toute seule, je songeais de nouveau au fait, que je pensais qu’il y avait eu quelqu’un dans cette maison. C’était vrai ou pas ? Simple produit de mon imagination ou réalité ? J’avais beaucoup de difficulté à différencier rêve et vie réelle en ce moment, ça en devenait effrayant. Alors que j’étais concentrée dans mes songes, je tressailli en sentant quelqu’un entrer dans le lit, mais reconnus rapidement la voix de Damon qui me demanda si tout allait bien.
- Oui, oui… Je ne t’avais pas entendu revenir dans la chambre, c’est tout. Répondis-je.
Je me blottis contre lui, mais toujours en lui tournant le dos. Non, vraiment quand il était là j’allais toujours mieux… Finalement, les amis… Ce n’est pas si mal dans le fond. Heureusement que Harper ne lisait pas dans les pensées, il serait content… Enfin, bon il fallait dire que je ne pouvais pas toujours avoir raison. Il avait de temps en temps le droit de me voir avoir tord, après si je ne lui dis pas, ça ne lui fera pas de tord non plus… Quant à Damon, il devait savoir que je l’appréciais vraiment maintenant. Sur ces pensées, je cherchais à tâtons le bras du vampire. Lorsque mes doigts effleurèrent les siens, je lui attrapais le poignet et glissais son bras sur ma hanche avant de garder sa main dans la mienne. J’eus un léger sourire sur les lèvres, de ma main libre, j’attrapais la couverture pour la monter jusqu’à mes épaules. Confortablement installée, et en présence de la meilleure des compagnies, je fermais les yeux et m’endormis paisiblement rassurée, calme et heureuse -allez savoir pourquoi-, tout en gardant le bras de Damon sur ma hanche et sa main dans la mienne.