Mes dernières pensées... T'auraient été adressées... Mais ce ne sont pas les dernières, grâce à toi. [PV: Damon Stanford]

En effet… Nous pouvons conclure que c’était une très, très, très mauvaise journée… Si je pouvais me passer de ce genre de chose, je le ferais avec plaisir ! Entre la journée de cours ennuyante à mourir, et Jenny Oliana, il y avait de quoi finir sous les rayons du Soleil pour de bon ! Ah ! Mais qu’est-ce qu’elle pouvait m’énerver ! Moi qui avais voulu rester sage ! Bon sang de bon soir! Qu’est-ce que j’avais fait pour mériter ça ?! Je n’avais pas assez de problèmes comme ça non ?! Il fallait en rajouter une couche ?! Bah bien sûr ! Je n’avais que ça à faire ! J’avais d’autre chose à faire ! Et puis cette satanée soif qui amplifiait encore plus les choses !

D’un pas colérique, je m’étais décidée à rentrer à pied par les petits chemins… Il faisait noir, la nuit commençait à tomber rapidement en automne et heureusement dans un sens… Je n’aurais pas pu rester plus longtemps à Richelieu, premièrement parce que Jenny m’aurait sans doute tuée… Et deuxièmement parce que, j’étais beaucoup trop fière pour rester alors que j’étais passée par la fenêtre… D’ailleurs, certaines plaies avaient du mal à se fermer, ça se faisait doucement, trop doucement à mon goût… Pendant ma marche, je retirais également les bouts de verres que j’avais dans les cheveux… Autant essayer de faire un petit effort.

Par contre, une chose était sûre, je ne pouvais rentrer dans un tel état de nervosité à la maison… J’avais tout bonnement intérêt à me calmer avant de franchir le seuil de la porte, sinon j’allais être soumise à de nombreuses questions, et je n’avais pas réellement envie d’y répondre. Pour ce qui était des vêtements en charpie, ça serait comme la première fois : un différent avec une camarade, pour le reste, c’était un peu plus compliqué. Il n’y avait pas à dire, j’avais un gros problème avec mes relations avec les autres… Je m’arrêtais et fermais un petit instant les yeux, je repris une respiration calme régulière… Tout irait bien, tout se passait bien… Je rouvris les yeux. Je n’étais pas totalement détendue, mais un peu plus qu’il y avait quelques instants. Là oui, je faisais preuve d’un grand contrôle sur moi-même, il n’y avait pas à dire…

Je repris ma marche, elle était plus calme mais toujours assez énergique. J’essayais de penser à quelque chose d’agréable, sauf rien me venait à l’esprit, tout ce que j’avais en tête, c’était John Randall, ma relation ambigüe avec Damon qui me faisait tourner en rond, Jenny Oliana à qui j’arracherais bien la tête, le départ d’Harper… Qu’est-ce qui ne tournait pas rond chez moi ? Pourquoi je ne pensais qu’aux mauvaises choses ? J’avais bien le droit à des choses bien non ? Sauf que le peu de chose bien qui m’arrivait, m’attirait souvent dans de profond chagrin…

En ce moment, plus ça allait, et plus je me sentais capable d’appuyer sur le « bouton » qui ferait éteindre mon humanité, je commençais à en avoir assez de tout ce qui m’arrivait, je commençais à m’agacer de tout ce qui passait… Et ne plus avoir Harper pour parler n’arrangeait en rien les choses… Je venais de calmer ma rage en quelques minutes, maintenant je n’étais plus en colère mais profondément abattue, je ne savais pas si c’était mieux. Au moins… J’étais plus calme, ça s’était sûr… Passer de la colère à la tristesse… C’était super…

Cherchant à trouver d’agréables pensées… J’entendis soudainement un grognement assez lointain. Je m’arrêtais brusquement et regardais autour de moi. Je levais doucement la tête vers le ciel et je vis la Lune, elle était pleine et claire, contrastait avec le ciel noir… Sauf que nous étions à côté d’habitation scrapate, ça ne pouvait pas être un loup-garou… ils n’avaient pas le droit d’être là… Sans réfléchir un instant, je pris une course à vitesse vampire vers la maison… J’étais encore en plein milieu du bois lorsqu’une grosse masse noire se dressa devant moi… Trop tard. Et moi qui avait tâché mes vêtements de mon sang, je devais sentir à des kilomètres pour les loups-garous. Bon… Et bien, encore un problème à rajouter à ma journée ! Je lâchai là mon sac et puis par automatisme, je sortis mon visage de vampire. Le loup laissa alors échapper un léger grognement et commença à me tourner autour, je suivais ses pas dans le même sens que lui… Avant de prendre mes jambes à mon coup pour fuir en plein milieu de la forêt… D’un bon, je fus en haut d’un arbre, plus calme mon visage redevint normal. J’avais un peu surpris l’animal… Mais il allait sans doute me retrouver si je ne trouvais pas une meilleure idée que jouer au funambule dans les arbres… En temps normal, je n’aurais pas eu beaucoup de chance contre lui, alors aujourd’hui… Mes chances de m’en sortir étaient réduites à néant… Je tenterais quand même de survivre hein… Qui sait…

Le loup-garou passa alors sous mon arbre, il ralentit juste en dessous… Je ne respirais plus et tentais de rester calme… Il huma l’air, me chercha à gauche à droite sans penser à lever son museau… Au moins, ça montrait qu’il n’était pas très intelligent… Il commença à partir, lorsqu’une chouette se posa sur mon arbre en hululant, le loup se retourna et leva sa grosse tête de monstre vers moi. Je restais figée un instant sur place avant de sauter de l’arbre pour atterrir sur une autre branche, avant de retourner sur la terre ferme et partir à vitesse vampire. Ce n’était vraiment pas le jour ! J’étais fatiguée ! Je n’allais pas pouvoir courir comme ça très longtemps…

Mes pieds se posaient silencieusement sur le sol, alors que les pas de la grosse bête étaient lourd, mais tout aussi rapidement que les miens, si ce n’était pas plus… Je zigzaguais pour pas qu’il ait l’opportunité de me sauter sur le dos… Je tenais la cadence, faisais des slalomes entre les arbres. Le loup-garou suivait le moindre de mes pas sans s’essouffler... Mais il se mit à ralentir. Je ne réfléchis pas et partis à la même vitesse plus loin. Je m’arrêtais après quelques minutes de courses… Je regardais autour de moi, à la recherche d’un son quelconque, mais rien… Aurait-il abandonné ? Je regardais aux alentours : plus rien, juste des arbres, et des arbres et encore des arbres… Ce n’était pas normal…

Tout était trop silencieux… Mais vraiment trop silencieux… Soudain, il refit son apparition, il sortit de nulle part, me surprenant grandement. Il arriva de pleine face, ses pattes avant se posèrent sur mes épaules me renversant en arrière. Ses griffes se plantèrent profondément dans ma chair, m’arrachant alors un long hurlement de douleur. Mon épaule déjà meurtrie par Jenny me fit souffrir d’avantage… De nouveau, mon visage vampirique prit le dessus… Mes mains se plaquèrent dans sur sa gorge pour éloigner sa gueule de mon cou… J’essayais de le repousser, mais je n’y arrivais pas, il était trop lourd et nous étions apparemment à force égales. C’était un jeune loup, sans doute pour ça qu’il était aussi près des scrapates, ce qui ne m’arrangeait pas !

Je m’étais faite avoir par un loup, moi qui faisais toujours attention. J’étais passé par le chasseur de vampire, et le loup garou… J’étais donc condamner à mourir de la sorte ? Tuer par un autre ? Je ne voulais pas mourir, pas maintenant ! J’avais beaucoup à découvrir et j’avais surtout, beaucoup à dire, surtout à une personne… Plus je tentais de me retirer de l’emprise du loup, plus j’avais l’impression que ses griffes se plantaient dans mes épaules. Des larmes de douleurs, de peur et de désespoir coulèrent sur mes joues… Je regrettais réellement de ne pas avoir parlé à Damon avant, de ne pas être restée sagement à la maison, et tout simplement de ne pas avoir fait attention…

Je commençais à céder, je n’arrivais plus à tenir la tête du loup garou loin de moi, ses crocs se rapprochaient de ma gorge, mais je tentais de tenir désespérément… Je ne voulais pas mourir même si je savais que c’était peine perdue…

Aujourd'hui je m'étais comme souvent réveillé seul dans la maison. Il faut dire que vivre avec des lycéens n'était pas forcément le mieux quand on voulait de la compagnie... la seule personne qui n'était pas à l'école en ce moment s'était Matthew et je n'étais pas d'humeur à faire un massacre aujourd'hui...
Matthew était de bonne compagnie certes mais il était bien simplet et bestial à mon gout des fois... toujours à ne penser qu'au sang, à torturer et faire souffrir pour son bon plaisir... Il n'y avait chez lui aucune place pour la réflexion intellectuelle... bref, Matty quoi...

Je me redressais sur les coudes afin de regarder l’heure : 10h30… j’avais toute la journée devant moi… je ne savais pas si Sophia serrait libre aujourd’hui… son arrivée ici avait quelque peu… chamboulé tout disons… elle et Sulpicia se détestaient… j’étais donc… comment dit-on déjà ? ah oui : le c*l entre deux chaises… enfin j’avais finalement décidé que ces histoires étaient les leurs et que je ne m’en mêlerais pas.

Mais malgré ça j’étais quand même attristé que celle qui ressemblait le plus a une meilleure amie, une confidente à mes yeux ne s’entende pas avec la femme que mon cœur avait choisi pour moi… Car c’était bien comme ça que ça s’était passé, mon cœur avait choisi s’en en référer à ma raison et j’avais ainsi été pris au piège par la femme qui quelques heures avant partageait mon lit et dont l’absence me faisait déjà souffrir… Comment pouvait-on être à ce point dépendant de quelqu’un ?

Je me levais et allais me préparer un petit déjeuner : une pochette de sang et un thé. Je m’installais dans la cuisine et regardais dehors, la tête pleine de songes et l’esprit accaparé à des réflexions toute plus complexes les unes que les autres.

Je dus rester ainsi longtemps car ce fut la sonnerie de mon portable sur la table qui me sortit de mes pensées : j’y jetais un coup d’œil et remarquais que j’avais reçu un message d’un des vampires que j’avais rencontré durant mon éternité, il était de passage en France et avait eu vent que je m’y trouvais, il voulait me voir… c’était plutôt rare ça… généralement les gens que je croisais voulaient quasiment tous ma mise à mort… J’essayais tant bien que mal de me souvenir de qui il s’agissait lorsque la mémoire me revint : effectivement il faisait partit de ceux qui ne me voulaient aucun bien… Je lui devais de l’argent et j’avais malencontreusement tué son épouse vampire…

Je soupirais et répondis que je me trouvais en effet en France mais que je repartais dans quelques heures, je lui proposais alors un rendez-vous…à Barcelone en Espagne. Cela sembla le satisfaire car il répondit en disant que c’était fort regrettable…

- Parle pour toi, fis-je pour moi-même.

Je remarquais alors que ma réflexion avait son message avait duré longtemps car mon thé était à présent froid et qu’il était déjà… 12h… Je soupirais puis montais prendre un bain avant de sortir, je me rendis dans un bar où je bus un verre ou deux afin de me détendre puis j’allais à la rencontre d’une jeune femme et décidais de m’occuper comme je le pouvais… je m’avançais et lui demandais si elle n’aurait pas une cigarette, elle répondit que non puis s’excusa, je n’eus besoin que d’un sourire pour capter son attention, je lui proposais de lui offrir un verre et elle accepta.

Je bus donc un verre avec cette jeune inconnu et nous discutâmes un peu, je ne l’écoutais pas beaucoup parler, simplement le stricte minimum pour pouvoir lui répondre et paraitre intéressé par la conversation. Je ne me souviens d’ailleurs même pas de son nom, quelque chose de commun et de récent je crois… enfin peu importe… Elle était fort jolie, mais ce ne fut pas ce qui me décidais à la garder en vie plus longtemps que prévu, elle semblait avoir une vie tellement miséreuse que j’eu pitié d’elle… je n’écoutais bien évidement pas son histoire en entière car je m’en fichais mais elle semblait avoir beaucoup de problème… aussi je la laissais vider son sac, elle me raconta toute sa vie, j’aurais pu si je l’avais écouté et si je l’avais voulu, écrire sa biographie… puis au bout d’une heure de conversation elle eut fini, je la fixais alors dans les yeux :

- À mon tour maintenant… n’ai pas peur et écoute moi, dis-je.

Elle sourit et bus une gorgée de son verre, je commençais alors à lui déballer ma vie, quelle importance étant donné que la sienne allait prendre fin d’ici quelques heures ? Je racontais absolument tout ce qui s’était passé ces derniers temps et elle m’écouta avec attention comme je le lui avais demandé, ça faisait du bien de se confier à quelqu’un même si c’était après l’y avoir forcé… bien sur j’aurais pu ne pas utiliser mon don, je suis sûr qu’elle m’aurait écouté avec la même intensité, mais raconter à une scrapate qu’on est vampire pouvait éveiller des réactions exagérés…

Je remarquais qu’il commençait à se faire tard et lui proposais de venir boire un verre chez moi, elle accepta et une fois sur le parking je bus son sang… sauf qu’aujourd’hui je n’étais pas décidé à tuer, je me détachais d’elle avait de la tuer et lui donnais mon sang pour la guérir puis la fixais dans les yeux à nouveau :

- Fait tout pour ne pas mourir aujourd’hui, oublie notre rencontre, tu es venue dans ce bar, tu as bus un verre seule et tu vas rentrer chez toi.

Je la laissais là et montais dans ma voiture pour rentrer chez moi. Une fois garé, je rentrais dans le salon, posais ma veste puis me servis un verre de Bourbon et m’installais dans le canapé. Je regardais l’heure sur mon portable, la soirée allait débuter, Sulpicia ne devrait pas tarder à rentrer… Je remarquais un livre sur la table du salon : Pauline d’Alexandre Dumas, je pris le petit volume et me souvins avoir vu ma colocataire le lire, je l’ouvris alors et me plongeais dans cette lecture le temps de son retour.

Mais une fois le roman fini elle n’était toujours pas revenu… je remarquais l’heure et me rendis compte qu’elle avait fini les cours depuis une heure déjà… une heure pour rentrer de Richelieu… plutôt long… après tout elle avait peut être décidé d’aller « dîner » avant de rentrer… instinctivement je relevais la tête vers la fenêtre et…remarquais la pleine lune…

- Nan… dis-je pour moi-même.

Mais ce fut plus fort que moi, je sortis mon téléphone afin de l’appeler mais après un moment d’attente je tombais sur la messagerie… je posais alors le roman et sortis : la forêt séparais l’école de la maison… elle n’aurait quand même pas pris ce chemin…si ? La connaissant elle était capable de l’avoir fait, je m’avançais alors dans la forêt et tendis l’oreille dans le but de voir si quelqu’un était là.

Tous mes sens étaient en alerte, le moindre son me faisait tourner la tête, c’est alors que j’entendis un cris de surprise et un bruit bestial, sans réfléchir je fonçais dans cette direction et suivit les bruits de l’animal, c’est alors que je la vis, écrasée par le poids d’un loup-garou et les vêtements tachés de sang… je fonçais alors à nouveau, ce n’était plus mon esprit qui contrôlait mon corps mais quelque chose d’autre, je le réfléchissais plus, je ne pensais plus : je fonctionnais à l’instinct, celui qui me soufflait que sans elle je n’étais plus rien. Je frappais le loup de plein fouet et l’envoyais contre un arbre, je tirais Sulpicia par le bras pour la remettre sur ses pieds :

- Cours ! Hurlais-je

Le loup se remit sur ses pattes, se relevant de ses blessures, Sulpicia ne bougeait toujours pas, je la poussais alors violement et elle tomba a quelques mètres de là lorsque le loup se jeta sur moi, je le bloquais avec mon avant-bras et sentis soudain une vive douleur à cet endroit, je passais mon autre main dans son torse et arrachais son cœur, puis remarquais que la douleur venait d’une morsure… une morsure de loup-garous…

C’est dans les pires situations, qu’on se rend compte que ce qu’on avait avant ne convenait très bien… C’est quand on pense que tout va prendre fin, qu’on se rend compte à quel point on tient à la vie, et qu’on se rend compte de quoi on est capable pour sa survie… Jamais je n’aurais pensé tenir aussi longtemps face à un loup garou dans la condition physique où j’étais… Je m’étais battue avec Jenny avant cette mauvaise rencontre, elle avait eu le dessus sur moi, mais je tenais encore face à mon ennemi naturel… Je savais qu’il lui suffirait d’une seule et unique morsure pour me tuer… Sois sur le coup, soit à petit feu, car leur morsure nous empoisonnait, et aucun remède n’avait été trouvé contre ce fléau qui effrayait tant les immortels… Moi la première aujourd’hui.

Mais comment pouvait-on s’attirer autant d’ennuis en si peu de temps ? Comme si je n’en avais pas assez fait avec John, on me rajoutait un loup-garou… Et il n’avait rien à faire là ! Nous étions bien trop prêt des habitations ! Comment se faisait-il qu’il soit là ?! C’était une petite forêt ! Il n’avait pas le droit d’être là ! Que faisait donc le conseil contre les loups ?! Parfois… Je me dis que la mort de mes parents était quelque peu regrettable, ils siégeaient au conseil et avaient post important tous les deux… ça aurait pu aider… Mais bon sang ! Les loups devaient être loin des êtres vivants, ou attacher quelque part ! Pas dans une forêt à proximité des villes !

Je pouvais me plaindre autant que je voulais, que ça ne servirait strictement à rien… Le loup était là, et il ne partirait pas avant qu’il ait tué sa victime… Autrement dit, moi. Je pourrais filer aussi vite que je le voulais, je savais qu’il avait beaucoup de faciliter à me retrouver. Le parfum du sang vampire imbibait mes vêtements, et je ne prenais plus la peine de vérifier la direction du vent. .. Là, maintenant, tout de suite, je n’avais qu’une idée en tête : courir pour ne pas me faire attraper… Mais quand tout s’arrête… que plus personne ne vous suit… Vous faites quoi vous… ? Si je dois bien vous donner un conseil, c’est bien celui de faire comme moi : vous arrêtez pour savoir où est l’ennemi… Je m’étais faite avoir, surprendre et attaquée par un loup garou. Comme quoi, nous autres chasseurs savions tous y faire avec nos proies…

Oliana m’avait déjà bien affaiblie, et l’animal avait eu la chance de tomber sur une blessure infligée par la vampire… Mon épaule déjà douloureuse, me faisait d’avantage mal… Et pourtant, ce n’était pas ma préoccupation première… Non, la première était bien les belles dents que me présentait le loup… Mes mains se posèrent à sa gorge pour éloigner sa gueule de mon cou. Ses griffes lacérèrent doucement la chair de mes épaules, m’arrachant alors des larmes liées à la douleur et à la peur… Malgré tout, je tentais de repousser le loup garou, qui s’avérait être un jeune fraichement transformé, d’où le fait qu’on soit à force égale… Généralement, un jeune vampire contre un loup, l’immortel n’avait pas une chance… Enfin, encore moins que moi en cet instant… Parce que, même si je faisais des efforts, je savais que ça ne servirait à rien…

Les secondes, les minutes semblèrent être longues, s’allonger à l’infini… Et je tenais encore face à l’animal… Mais doucement, je commençais à céder, mes bras étaient tremblants, je ne tenais plus… Je sentais le souffle du loup se rapprocher de ma peau froide, le voyais ses crocs se rapprocher de ma chair qui lui semblait alléchante… Les larmes défilèrent sur mes joues, sous mes efforts et tout ce je ressentais : regret, tristesse, peur, désespoir… Mon plus gros regret était celui de ne pas avoir parlé à Damon… Mes coudes se repliaient doucement sous le loup…

Soudainement, le poids de mon prédateur disparu et je me retrouvais sur mes pieds… J’avais du mal à comprendre ce qui s’était passé. Je me tournais alors vers la personne qui m’avait aidé, tombant alors en face de Damon… J’en étais tétanisée…. Que faisait-il donc là ? Pourquoi est-il là alors qu’il y avait un loup ?! Non ! Sa place n’était pas là ! Elle était chez nous, à l’abri ! Il ne devait pas être là ! Il m’ordonna alors de partir en courant… Mais je ne réagis pas… Je ne pouvais pas le faire. Tout semblait chavirer, et tout semblait se confondre. Je voulais, il y a quelques minutes survivre… Maintenant, je voulais qu’il survive. Je voulais un retour en arrière, je voulais qu’il soit loin du loup... J’étais debout… Je me retrouvais de nouveau par terre, mains sur le sol pour ne pas tomber tête la première, visage tournée vers le bas… Il ne devrait pas être ici… Non ! Mais ça suffit, il était là, je ne pouvais pas changer ça ! Je me relevais donc rapidement, et puis je vis le loup étalée sur le par terre de feuilles mortes, son cœur valsant un peu plus loin… Damon, également allongé par terre. Je vins alors à sa hauteur, m’agenouillant au niveau de son torse je l’aidais à se redresser et à se lever.

- ça va ? Tu ne t’es pas fait mordre ?!

Donnant ses réponses, il me retourna les questions. Euh… Non, ça ne va pas… Non pas parce que je me suis battue avec Oliana – encore -, que j’ai rencontré un loup qui voulait ma peau… Mais parce que j’ai eu peur pour toi, que j’aurais préféré mourir plutôt que te voir contre ce loup… ce furent la mes véritables réponses à sa question… Mais la réponse apportée en fut tout autre… Bien plus synthétique, et un pur mensonge…

- ça va, il ne m’a pas mordue…

Non, il ne m’avait tuée, et c’était grâce à Damon… C’était la deuxième fois qu’il me sauvait d’une situation désespérée, je lui devais beaucoup… La première fois, c’était pour lui que je John était venu me voir, parce ce chasseur voulait des informations sur le vampire de cinq siècles… Cette fois, je m’étais simplement montrée stupide… Moi qui vérifiais toujours le calendrier lunaire pour sortir… J’avais fait une ânerie aujourd’hui. Et sans savoir pourquoi, je me sentais coupable au sujet de la présence de Damon dans cette forêt, où un loup garou se baladait… Il n’était pas ici par hasard, il avait dû regarder la lune avant de sortir, et il n’avait aucune besoin de passer par la forêt pour rentrer… Il ne marchait pas à pied, lui pouvait conduire…

- Qu’est-ce que tu faisais ici… ? Demandai-je soudainement.

Je voulais savoir pourquoi il était dans cette forêt… Dans un sens, j’espérais une réponse, tout en à la redoutant… Je risquais de me sentir d’avantage coupable si mes illusions s’avéraient réelles… Après quoi, nous nous mîmes en route vers la maison… Et j’avais l’impression que quelque chose n’allait pas, un pressentiment de mauvais augure, sans savoir de quoi il s’agissait… Totalement perdue dans mes pensées, je n’avais même pas remarqué qu’on était arrivé devant le manoir… Nous entrâmes silencieusement, je laissais échapper un simple « Je reviens », et filais au premier étage sans un mot de plus. J’entrais dans notre salle de bain, retirais mon haut en charpie… Mes épaules étaient sanglantes, les plaies avaient à peine commencé à se refermer… Soupirant, j’attrapais une petite serviette dans un placard, l’imbibait un peu d’eau et commençais à retirer le sang autour des blessures, m’arrachant parfois un gémissement de douleur… Je rabaissais également les bretelles de mon soutien gorge, histoire que la cicatrisation ne se fasse pas par-dessus… Je serrais alors les dents pour retenir en cri de douleur… Aïe… ? Ce fut à cet instant que je sentis une présence dans la salle de bain… Je me retournais et vis Damon…

- Merci de m’avoir sauvée… Encore une fois… Déclarai-je doucement.