Bonne soirée et bon repas [A VEROUILLER]

Une demeure inconnue, un lieu que je ne connaissais pas, et pourtant je menais tout le jeu… Je faisais ce que je voulais, m’amusais comme je le souhaitais. Il faisait tout noir, et pourtant je distinguais chaque forme et chaque couleur de la chambre. Une pièce assez grande, avec une grande baie vitrée qui donnait sur un balcon, il y avait aussi un grand lit dont les draps étaient en satin, un lit deux places qui était déjà occupé par un jeune homme. Sa chevelure était dorée comme le blé, ses yeux étaient marrons chocolat, un jeune homme assez beau en fait. Il avait une belle musculature, une taille parfaite. Une personne que j’aurais sans doute appréciée si j’étais encore vivante, du moins, apprécié d’une façon…

Quant à moi, je portais toujours mes chaussures à hauts talons noirs, mais il ne me restait que sur le dos ma lingerie fine de la couleur des ténèbres. Charmeuse et séductrice, je me rapprochais doucement du lit occupé par Morgan. Je l’avais rencontré quelques heures auparavant, et il m’avait déjà invité dans son lit… Quelle grosse erreur de sa part. Je lui souriais et continuais à m’avancer vers lui tout en faisant claquer mes talons sur le parquet. Il me souriait bêtement et je lui rendais le mien, qui était séducteur. Mes lèvres maquillées de la couleur du sang couvraient mes dents blanches comme les perles, des dents bien plus aiguisées que ce qu’on pourrait croire…

Je m’assis doucement dans son lit, gardant mes chaussures. Il se releva, s’assit derrière moi et il me déposa un baiser dans le cou. Son souffle chaud caressa ma peau froide comme le marbre, je fis mine de ne pas plus réagir que ça, et restais sans bouger. Je me demandais comment les scrapates pouvaient être aussi abrutis, ne sentaient-ils donc pas que mon cœur ne battait plus ? Que ma respiration sonnait faux et surtout, que j’étais un être dangereux ? Tant pis pour eux ! Leur bêtise les perdrait, alors que moi je m’amusais. Morgan pensait avoir réussi à charmer une jeune adolescente ? Et bien, il se trompait, il était entré dans mon jeu et était sur le point de perdre…

Je me retournais alors, pour me mettre face à lui. Je le poussais doucement en arrière pour qu’il s’allonge. Il s’exécuta et je l’embrassais délicatement sur les lèvres. A ce moment, il mit une mèche de cheveux derrières mon oreille, car elle couvrait mon visage. Il me souriait toujours, heureux de pouvoir assouvir l’un de ses plaisirs animal… Je le regardais alors gentiment avant de lui sourire, tout en montrant ma véritable nature. Mes canines s’allongèrent, mon visage changea. J’étais passée du physique d’une magnifique jeune femme, à celui d’un monstre. Morgan hurla alors de terreur et je lui mordis le cou pour étancher ma soif. Il essaya de se dégagé de mon étreinte mais je le tenais fermement. Le satin blanc de son lit se tâcha doucement de son sang. Le liquide chaud coula doucement dans ma gorge tout en me réchauffant. Quelques gouttes de ce repas coula du coin de mes lèvres, pour glisser le long de mon cou, jusqu’à tâché ma dentelle noire. Ce n’était qu’un petit inconvénient que de ne pas encore savoir se nourrir proprement, mais ça ajoutait encore un petit côté dangereux à ma nature…

Le corps était vide de son sang, il était aussi pâle qu’un linge et son visage montrait toujours une grande terreur. J’étais ravie de ce repas, je m’étais bien amusée. Je me mis alors debout sur le lit, toujours avec mes talons. Je mis alors mon pied droit sur la poitrine du cadavre avant d’y mettre tout mon poids. J’attendis alors l’os de son sternum se briser sous mon talon, je mis mon second pied sur son ventre et lui éclatait l’estomac. Je me déchaussais alors pour descendre délicatement du lit. Une fois les pieds par terre, trempant dans une petite flaque de sang, je me retournais et récupérais mes chaussures avant de chuchoter à l’oreille du mort :

- Merci pour la soirée, et surtout pour le repas ! A bientôt peut être !

Je me rhabillais de la jolie robe que j’avais en arrivant. Je descendis ensuite dans la cuisine, à la recherche de tous les alcools qu’il avait. Une fois toutes les bouteilles en main, je remontais pour tout verser sur le pauvre Morgan. J’allumais alors une allumette avant de partir le plus vite possible pour ne pas finir dans mon propre piège. Je sortis de la maison et regardais le feu que j’avais créé. Par chance, il habitait en campagne, dans un petit village. D’ici qu’une personne voit l’état de la demeure, Morgan aurait fini carbonisé… Au pire, je tue tous les policiers ! Je n’aurais aucun mal à le faire… Je pourrais même jouer avec l’un des agents… ça ne me dérangerais pas du tout. Dommage que les cours reprenaient demain… J’allais pouvoir jouer moins souvent….