"- Votre attention s'il vous plait, nous arriveront à la Gare de Lyon dans une dizaine de minutes, merci..."
La voix qui venait de faire l'annonce me tira de ma rêverie, je soupirais, j'avais quitté l'Italie ensoleillée pour la France où se tassaient des tonnes de souvenirs horribles comme le moment de la mort de mon père ou le corps inconscient de ma mère le lendemain lorsque je m'étais réveillée... Ces anecdotes me hantaient.
"J'ouvris mes yeux, bouffis et rougis par les pleurs et la nuit d'enfer que j'avais passée, je me levais et alla ouvrir les volets éclairant ma chambre tapissée de dessins, poèmes, livres d'Edgar Poe mon auteur fétiche. Y traînaient également une canne de combat en argent, deux cartes de Dames de Pic identiques, je haïssais les jeux de cartes mais j'aimais beaucoup ces cartes que j'avais dessiné, il y avait aussi une carte de Paris, un Teddy Bear que j'ai ramené de Londres et des tas d'autres choses plus ou moins utiles. J'allais me laver avant de descendre les escaliers, je me rendis compte du silence environnant, même si mon père était absent désormais pour toujours ma mère devait au moins préparer le petit-déjeuné, mais là c'était trop calme. J'eus un mauvais pressentiment, je courus presque dans les escaliers manquant de tomber à deux reprises, j'avais eu raison de m'inquiéter...
Ma mère gisait sur le sol, les yeux fermés, à côté d'elle une boite de médicaments, je m'en emparais aussitôt et vis que c'étaient des somnifères, je me précipitais sur le téléphone et appelais les urgences.
- Allô ? Les urgences ? S'il vous plait aidez moi. sanglotais-je.
- Que vous arrive t-il mademoiselle ? me demanda une voix féminine.
- Je viens de trouver ma mère inconsciente venez vite je vous en prie...
La femme me demanda mon adresse et mon numéro de téléphone, je les lui donnais. Plus tard j'attendais dans l'hôpital, des jours durant son état ne donnait aucun signe d'amélioration, trois jours plus tard on m'annonça son décès. Mes grands-parents vinrent le lendemain, lorsque je les vit ma grand-mère me prit dans ses bras.
- Mia bambina, nous partageons ta douleur... Si tu le souhaite tu peux venir te changer les idées chez nous...
J'avais refusé au début mais finis par accepter."
Le train arriva peu après la fin de mon souvenir, tous les scrapates se précipitèrent dehors tels des animaux affolés, moi, je prenais mon temps. Je sortis de la gare et alla demander un taxi, j'eus de la chance car il arriva rapidement, je donnais l'adresse du loft où j'avais grandi, à la fin de trajet silencieux je donnais le pourboire au taximan qui fonça dès que j'eus sorti mes affaires de la voiture. Les clefs en main je montais lentement les escaliers, je croisais la voisine qui habitait en face, elle était loup-garou, elle me gardait souvent quand j'étais enfant.
- Oh Lera, tu es de retour à ce que je vois !
Je souris.
- Bonjour madame Moonlane, vous allez bien ?
Elle hocha la tête, elle n'avait pas plus de quarante cinq ans, le visage aimable et à la fois souffrant à cause de sa nature nocturne, elle me tendit une liasse de courrier. J'ouvris la porte de l'appartement en regardant les lettres, presque toutes des factures ou des pubs, j'en vis une d'un certain John Randall, mue par la curiosité je l'ouvris. L'homme en question disait qu'il était un ami à mon père, je la lu en entier avant de la renfermer pensive, je songeais aux heures entières que mon père restait dans son bureau à faire de l'alchimie et autres trucs bizarres... Finalement je décidais de reprendre le flambeau, je serais comme mes aïeuls avant moi, fini les périodes de doutes et d'obscurité...
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