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Une journée comme une autre, une soirée telle que je le connaissais depuis toujours. Tout aurait pu être comme chaque jour de ma vie, mais tout avait changé… En réalité, tout avait changé depuis bien longtemps, depuis le Vendredi 9 Septembre 2011, ça faisait à peu près un mois. Comment avais-je pu ne pas le voir ? Il m’avait fallu quatre semaines pour comprendre ce qui n’allait pas, ce qui avait changé, alors que je l’avais immédiatement remarqué aux dires d’Alex. Au fil de notre conversation, je m’étais identifiée à ce qu’elle ressentait, à ce qu’elle faisait.
Dans le fond, je devais sans doute le savoir depuis toujours, mais je ne voulais pas l’admettre. Mais comment le nier maintenant ? C’était une évidence, évidence que me causerait sans doute beauocup de tord maintenant. Mon comportement de ces dernières semaines m’était inconnu, ma relation et ma confiance envers Damon incomprise, était à présent tout à fait explicable et compréhensible. Ce que je fuyais depuis toujours m’avait rattrapée et m’avait piégée. Je ne savais guère si c’était une bonne chose ou non.
Tomber amoureux chez un vampire pouvait être une très bonne chose, comme la pire des souffrances… Le mythe de l’amour éternel vampirique ne m’était pas inconnu, je le connaissais, mais n’y avais jamais cru : je ne voulais surtout pas y croire. Impossible d’effacer ce sentiment qui semblerait plus fort que tout, impossible de l’oublier ou de tenter de l’effacer. C’était un sentiment qui restait à jamais encré en nous, pour nous poursuivre éternellement. On ne pouvait pas s’en détacher, nous devions vivre avec ou mourir à cause de son intensité.
Pourquoi avais-je défendu avec tant de ferveur Damon, le jour de ma rencontre avec John ? Parce que je l’aimais, et parce qu’il était devenu la personne la plus importante à mes yeux. Ce n’était pas ce que je voulais, je n’avais jamais voulu ça… Et pourtant, je devais à présent admettre que tout ce qui me semblait étrange dans mes derniers actes était dû à cet amour passionnel qui m’avait frappé en fin d’été. Le fait que je me prenais aux jeux de Damon, que je me fasse avoir à chaque fois, c’était parce que je l’aimais et que j’en étais pas consciente… Qui aurait cru, que j’aurais aimé le jumeau d’un vampire dont je m’étais jouée quelques années auparavant ? Qui aurait pu croire, que je serais un jour réellement tombée sous les charmes de quelqu’un ? En ce qui me concernait, jamais je n’aurais pu le croire ou même me l’imaginer, mais mon inconscient l’avait fait, un simple rêve qui était en fait l’expression de ce que je ressentais réellement…
Après cette conversation riche en information et en découverte, j’effaçais l’historique de la conversation, j’éteignis mon ordinateur, le remettais dans sa sacoche et partis m’allonger dans mon lit. Il me semblait que Damon lisait dans la bibliothèque, par chance il ne lisait pas à mes côtés, je me serais retrouvée fortement embêter s’il aurait été là. Je me demandais d’ailleurs ce que j’allais bien pouvoir faire… Ne pouvant oublier ce que je ressentais à son égard, je me décidais à les ignorer et à faire comme si de rien était, faire comme depuis le début : jouer, m’amuser et rester en sa compagnie de façon amicale, et un peu plus joueuse.
La plus grande souffrance que pouvait rencontrer un vampire amoureux, était de voir la personne qu’elle aime, aimer une autre personne, ou simplement ne pas éprouver les mêmes sentiments. Je ne voulais pas prendre le risque de souffrir autant. J’avais déjà beaucoup donné dans la perte des êtres qui m’étaient chers, je ne voulais pas recommencer… Surtout que ça serait sans doute une blessure qui ne se refermera jamais, et dont l’intensité ne faiblirait pas même en une éternité.
Ça expliquait également mon grand mépris envers Sophia Gomez : l’amie de Damon. L’évidence qu’il y avait eu plus, et qu’il y avait peut être toujours plus qu’une amitié entre eux me m’était hors de moi, mais je devrais me taire, et continuer à faire comme à mon habitude : lui déclarer quelques vacheries de temps à autre, sans toucher à un seul de ses cheveux. Premièrement parce qu’elle était l’amie de Damon, deuxièmement parce que ça le ferait souffrir, et que son bonheur était devenu une nécessité à mes yeux. A présent, il passait avant ma propre personne…
Sur ces songes forts difficiles à admettre, je m’endormis avec difficultés avant même l’arrivée de Damon… Par chance, je savais mentir, et je n’avais pas réellement besoin de changer quoique ce soit, ça faisait déjà un mois que je me mentais à moi-même et à mon entourage, rien n’allait changer mis à part ma conscience pour mes sentiments autre fois refoulés.